Exilés fiscaux : les stars qui s’en vont, celles qui restent

MIEUX FISCAL INVESTISSEMENT EN ANDORRE. Andorre propose des avantages multiples et permet aux entreprises et aux personnes physiques de se libérer de la pression fiscale considérable exercée par l’administration fiscale. Mieuxfiscal est spécialisé dans l’optimisation et l’expatriation fiscale afin de redonner de l’oxygène aux entreprises et aux particuliers. La Principauté d’Andorre : un pays coopérant à faible fiscalité Créer son entreprise en Andorre. Devenir résident andorran. La Principauté d’Andorre : un pays coopérant à faible fiscalité. Malgré les idées reçues, Andorre n’est pas un paradis fiscal, mais un pays coopérant à faible fiscalité. En 2015, la France et l’Andorre signent une convention de non double imposition. Andorre respecte par ailleurs l’échange d’information sur des données fiscales des non-résidents ainsi que la déclaration des bénéficiaires effectifs : Andorre et ses agents économiques sont en conformité avec l’ensemble des directives internationales.

Exilés fiscaux : les stars qui s’en vont, celles qui restent

Exilés fiscaux : les stars qui s'en vont, celles qui restent

 

Exilés fiscaux : les stars qui s'en vont, celles qui restent

Exilés fiscaux : les stars qui s’en vont, celles qui restent

Comme Gérard Depardieu, domicilié en Belgique, de nombreux artistes, écrivains, sportifs, menacent de quitter la France. Ou sont déjà partis…

Après l’annonce de l’installation de Gérard Depardieu en Belgique, plongée dans le monde de nos riches vedettes, effrayées par la taxe à 75% sur les hauts revenus promise par François Hollande. Qui part, qui reste ?

Ils portent haut les couleurs de la France. Leurs succès sont drapés de tricolore et font résonner «la Marseillaise» d’un bout à l’autre de la planète. Ils vendent des millions de disques ou de livres, se font acclamer par des foules en liesse. Ils amassent des fortunes et sont la fierté de notre pays. Et pourtant, ils lui manquent. Car ils ont décidé de payer leurs impôts ailleurs, loin de cette patrie qui leur a donné une chance de faire éclore leur talent. A quelques exceptions près, ils ne font rien d’illégal. Pour la plupart, ce ne sont même pas des fraudeurs, tout juste des fuyards.

Hallyday, Houellebecq, Tsonga, Pagny…

Johnny Hallyday, Michel Houellebecq, Jo-Wilfried Tsonga et bien d’autres ne sont pas des délinquants. Ils ont même des circonstances atténuantes. On peut comprendre qu’une vedette qui a réussi matériellement rechigne à reverser une énorme partie de ses revenus à l’Etat. On peut compatir au triste sort de ces ultrariches qui se disent ainsi spoliés. De Michel Polnareff à Françoise Hardy, en passant par Florent Pagny ou notre ex-Marianne, Laetitia Casta, elle est longue, l’histoire de ces conflits opposant quelques fortunés au fisc.

C’est en 1914, lors du déclenchement de la guerre, et à l’instigation de Joseph Caillaux, que l’impôt sur le revenu, proportionnel aux gains de chacun, a vu le jour en France. La date est symbolique de l’effort de solidarité nationale ainsi demandé à ceux qui étaient en mesure d’y répondre. Aujourd’hui, alors que tant de sacrifices sont réclamés aux Français, comment tolérer ces étoiles filantes qui s’en vont prospérer dans des contrées plus accueillantes ? La rigueur pour tous et l’exil pour quelques-uns ?

«Patriotisme fiscal»

Nicolas Sarkozy lui-même, ce président qui avait commencé son mandat en choyant les puissants, avait fini par s’en émouvoir pendant la campagne présidentielle. En 2007, il avait allégé massivement l’ISF pour faire revenir en France nos riches expatriés. La «jurisprudence Johnny» ne s’est pas concrétisée et, cinq ans plus tard, Sarkozy a fini par envisager la création d’une taxe sur les revenus des exilés fiscaux.

Ce «patriotisme fiscal», ce fut justement l’un des refrains du candidat François Hollande, sans doute l’une des clés de son succès. La droite s’était arrogé depuis quinze ans le totem de la défense de la patrie à force de renchérir sur les questions d’immigration et d’insécurité. Le socialiste a réussi à ramener ce combat à sa place d’origine, celle du moins que lui avait donnée la Révolution française. Il a restauré le patriotisme de gauche en brandissant l’impôt comme un nouvel oriflamme républicain indispensable au «redressement dans la justice».

Le 3 juillet, son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a lancé devant l’Assemblée : «Le patriotisme, ce n’est pas fuir la France pour les paradis fiscaux et laisser à ceux qui restent le poids de l’effort !» Le chef du gouvernement a même pris les accents de Danton à la tribune de la Convention, à la veille de la bataille de Valmy, pour en appeler à la «mobilisation générale» face à la crise. Nos stars exilées accepteront-elles encore longtemps de passer pour des déserteurs ?

Chanteurs, acteurs : salut les artistes !

Pas facile d’être un acteur engagé ou un chanteur rebelle et de critiquer l’impôt. Pourtant, le show-biz est en ébullition depuis l’annonce des réformes fiscales de François Hollande. Quelques voix ont même dénoncé une forme de racket à venir. Parmi les indignés, Françoise Hardy, convaincue qu'»avec un revenu hypothétique de 150.000 euros par an» elle ne pourra pas payer ses 40.000 euros d’ISF sur son appartement de l’avenue Foch, à Paris, estimé à plus de 2 millions d’euros. «J’ai mis vingt-cinq ans à finir de le payer», s’offusque-t-elle. Alors, elle a décidé de vendre. «Je suis révoltée, ça me mine, je vais sans doute devoir le céder au tiers de sa valeur.»

Patrick Bruel, lui, ne digère pas la taxe à 75% que le chef de l’Etat veut instaurer pour ceux qui gagnent plus d’un million d’euros par an : «C’est limite confiscatoire et spoliateur.» Concerné, lui qui cumule ses droits de compositeur-interprète, ses cachets d’acteur et ses gains dans les tournois de poker, Bruel n’envisage pas pour autant de fuir la France. Il répète qu’il continuera d’y payer ses impôts. D’autres s’éclipsent en toute discrétion.

Officiellement, jamais à cause du fisc mais pour profiter du grand air suisse, du calme bruxellois ou de l’anonymat du London way of life. Ainsi, Dany Boon (7,5 millions d’euros de revenus en 2011) assure s’être installé à Los Angeles «pour travailler au calme». Il ne supporte pas de passer pour un déserteur : «Je ne suis pas parti aux Etats-Unis pour fuir les impôts !»

D’autres n’ont pas eu les mêmes scrupules, notamment les Robinson suisses : Alain Delon, Isabelle Adjani, Johnny Hallyday, Patricia Kaas ou Charles Aznavour y séjournent ou y ont séjourné. Exilé à Crans-Montana, ce dernier y profite de l’avantageux «forfait fiscal» helvétique qui allège de façon spectaculaire la facture des riches résidents non suisses. Ceux-ci bénéficient d’impôts très faibles dès lors qu’ils parviennent à démontrer qu’ils vivent la moitié de l’année dans la Confédération.

Johnny, lui, n’a jamais caché son aversion pour l’administration des impôts. Fervent supporter de Sarkozy en 2007, il avait annoncé qu’il reviendrait en France après l’adoption du bouclier fiscal. On l’attend toujours. Le rocker ne verse des impôts à l’Etat français que sur un quart de ses revenus (ceux perçus en France), estimés au total à plus de 5 millions d’euros en 2011 par capital (contrats publicitaires et dividendes inclus). Et s’acquitte d’un forfait fiscal de 720.000 euros par an dans son pays d’accueil. «On s’emmerde grave à Gstaad», avait ironisé son ami Michel Sardou. Peut-être, mais à moindres frais.

D’autres au contraire sont fiers d’enrichir les caisses hexagonales… y compris avec l’argent récolté hors de nos frontières. Tel David Guetta, qui déclarait il y a quelques mois qu’il trouvait «normal» de payer ses impôts en France même si 95% de ses revenus (3,2 millions estimés pour 2011) proviennent de l’étranger. Le DJ va-t-il changer d’avis ? Certains s’inquiètent de le voir bientôt s’installer à Londres.

Car, depuis la victoire de la gauche, les rumeurs les plus folles circulent sur la fuite éventuelle de nos VIP Christian Clavier est aperçu chez un conseiller fiscal ? Voilà qu’on l’imagine aussitôt sur le départ… (En octobre, il a déclaré s’être installé à Londres jusqu’à fin 2013, NDLR). Et même des soutiens people du «président normal» s’étranglent de rage contre sa taxe à 75%, que Jamel Debbouze juge «ridicule». Certains d’entre eux finiront-ils par décamper ? Comme dirait Florent Pagny, porte-voix de la lutte contre le fisc, c’est leur liberté d’y penser…

La Suisse, l’autre pays des sportifs

En Suisse, on trouve des banques sûres, des montres de haute précision, du chocolat de grande qualité… et des tennismen français. Beaucoup. Arnaud Clément s’est installé à Genève, Richard Gasquet et Gilles Simon ont choisi Neuchâtel, Gaël Monfils a posé ses valises à Nyon. A un jet de caillou du lac Léman vivent également Marion Bartoli, Amélie Mauresmo, Julien Benneteau ou encore Guy Forget. Sans oublier le meilleur tennisman français, Jo-Wilfried Tsonga, qui a pourtant cru bon de se fendre fin juin d’une petite leçon de morale à l’endroit de l’équipe de France de foot à l’occasion de l’Euro 2012 : «C’est dommage pour la suite, pour les jeunes qui vont venir et qui vont avoir cet exemple-là et qui va empirer.»

Si le tennis fait figure de cas d’école en matière d’exil fiscal, Yannick Noah ayant ouvert la voie au début des années 1990, c’est parce que les prix octroyés aux vainqueurs sont devenus faramineux (1,2 million d’euros pour le lauréat de Roland Garros !), que les carrières au plus haut niveau ne durent pas plus d’une dizaine d’années, et que l’élite est restreinte. «Un joueur qui est 140e ou 150e au classement mondial et qui voyage tout au long de l’année perd de l’argent lorsqu’il joue sur le circuit», a assuré Guy Forget aux sénateurs qui l’auditionnaient le 19 juin, dans le cadre de la commission d’enquête sur l’évasion des capitaux.

Accueillante, la Suisse héberge beaucoup d’autres sportifs, tel le multichampion du monde de rallye, Sébastien Loeb. Pour se justifier, tous évoquent leur souci, tout à fait légal, d'»optimiser» des gains amassés sur une courte période. Mais aucun ne fait jamais mention de la formation et des moyens reçus de structures fédérales, donc publiques et financées par l’impôt, qui leur ont permis de faire éclore leur talent, raquette à la main ou ballon au pied… Et voilà qu’un nouveau spectre plane sur la Ligue 1 de foot : la fameuse taxe à 75% ! Zidane l’a récemment trouvée légitime… mais il vit en Espagne.

Le manager du PSG, Leonardo, a, lui, une excuse toute trouvée pour ses actionnaires qataris au cas où il ne parviendrait pas à faire débarquer au Parc des Princes cet été les stars internationales promises. Javier Pastore (350.000 euros mensuels !) l’a déjà qualifié de «folie» tandis que Carlo Ancelotti (6 millions d’euros annuels…) a pris une tête d’enterrement pour soupirer qu’il s’y plierait. Cette taxe va-t-elle provoquer un exode de stars ? L’argument serait audible… si celles-ci n’étaient pas déjà parties.

Un seul des dix sportifs français les mieux payés en 2011 exerce encore dans l’Hexagone : Yoann Gourcuff (6,8 millions d’euros). Tous les autres, de Franck Ribéry (11,4 millions) à Patrice Evra (6 millions) en passant par Tony Parker (11,2 millions) ou Karim Benzema (11 millions)… ne reviennent plus en France que quatre ou cinq fois par an, le temps d’honorer une sélection et d’entonner à pleins poumons : «Allons enfants de la patrie.»

Ecrivains, l’exil au bout de la plume

«C’est parfaitement normal. Plus on gagne d’argent, plus on paie d’impôts.» Début mars, Emmanuel Carrère, l’auteur de «Limonov», prix Renaudot et best-seller de l’année 2011, a remis les pendules à l’heure. Non, il n’a pas l’intention de quitter la France pour des cieux fiscaux plus cléments. Quelques jours auparavant, Nicolas Sarkozy l’avait cité comme un candidat potentiel à l’exil. L’ex-président prophétisait que la «démagogie insensée» des projets fiscaux de Hollande ferait fuir beaucoup d’auteurs, «pas simplement les chefs d’entreprise. Ce peut être un cinéaste, un acteur, un écrivain»…

Le problème, c’est que beaucoup n’ont pas attendu le débarquement socialiste pour passer la frontière. Depuis trois ans déjà, Marc Levy (1,5 million de livres écoulés l’an passé), le deuxième écrivain le mieux payé de France, derrière Guillaume Musso, s’est installé à New York, aux Etats-Unis, «un pays où la fiscalité est beaucoup plus lourde qu’en France», a-t-il récemment précisé au «Parisien». Michel Houellebecq, prix Goncourt 2010 pour «la Carte et le Territoire», a opté, depuis le début du siècle, pour l’Irlande (une contrée réputée pour son hospitalité fiscale en matière de droits d’auteur) avec des allers-retours fréquents en Espagne.

Citons encore Christian Jacq, le chasseur de momies égyptiennes («Ramsès», «les Mystères d’Osiris»), retiré en Suisse, du côté de Vevey ; Corinne Maier, qui a filé en Belgique après son premier best-seller («Bonjour paresse») et en a tiré le thème d’un nouvel essai («Tchao la France»), ou Eric-Emmanuel Schmitt, le romancier-nouvelliste-réalisateur-essayiste-dramaturge-etc. L’auteur de «Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent…» se préserve des appétits du fisc français dans une tranquille maison bruxelloise. Il a même obtenu la nationalité de sa nouvelle patrie. La Belgique ?, avait-il indiqué au «Soir» : «Un pays chaleureux. Malgré son climat.»

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