La Principauté de Laàs ou le rêve d’un paradis fiscal dans le Béarn
La Principauté de Laàs ou le rêve d’un paradis fiscal dans le Béarn
REPORTAGE« Voyage au cœur des micronations » (4/6). Le maire de ce village de 140 habitants a voulu en faire une principauté, avec les mêmes avantages fiscaux qu’Andorre et Monaco. Une façon s’essayer de « rester vivants même si aujourd’hui les petites communes ne sont plus à la mode ».
L’aventure débute par un coup de sang. A l’été 2011, Jacques Pédehontaà, maire du charmant petit village de Laàs au cœur des Pyrénées-Atlantiques, adresse un courrier au chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy. L’élu du Sud-Ouest bouillonne. Ardent défenseur de la ruralité, ce fils d’agriculteurs est opposé à la réforme territoriale en cours qui, selon lui, favorise les grandes villes et piétine celles de moins de 500 habitants. « Il semble nécessaire, Monsieur le président de la République, de faire une pause sous peine de voir des campagnes désertiques où la sinistrose aura remplacé le bonheur de vivre », écrit-il.
Sa requête a peu de chances d’aboutir, l’édile le sait, alors il tente un coup de poker et sollicite, quelques paragraphes plus loin, un statut particulier pour Laàs. Jacques Pédehontaà détaille sa volonté de transformer la cité en principauté et réclame les mêmes avantages fiscaux dont bénéficient Andorre et Monaco. L’alcool, le tabac, l’essence ne seraient pas taxés et les entreprises prêtes à s’installer dans la localité de 140 habitants seraient exemptées d’impôts. La réponse de Nicolas Sarkozy, garant d’une République une et indivisible, parvient quelques semaines plus tard. C’est non, bien sûr.
TEXT PROPIETAT: https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/19/la-principaute-de-laas-ou-le-reve-d-un-paradis-fiscal-bearnais_6091781_3451060.html