BERCY VA TRAQUER LES EXILÉS FISCAUX DE DUBAÏ GRÂCE À DES DONNÉES OBTENUES PAR L’ALLEMAGNE
BERCY VA TRAQUER LES EXILÉS FISCAUX DE DUBAÏ GRÂCE À DES DONNÉES OBTENUES PAR L’ALLEMAGNE
C’est le nouvel eldorado des stars de télé-réalité et autres influenceurs. Chaque année, de plus en plus de Français posent leurs valises à Dubaï où ils bénéficient d’un système fiscal particulièrement avantageux, l’émirat n’appliquant par exemple aucun impôt sur le revenu.
Mais la situation de ces exilés fiscaux pourrait se compliquer dans les prochains mois alors que la «Manhattan du Moyen-Orient» est dans le collimateur des services de Bercy et du fisc allemand, rapportent Les Echos.
Et pour cause, le gouvernement allemand a acheté auprès d’une source anonyme des données fiscales de «millions» de personnes détenant des actifs à Dubaï qu’il compte analyser pour débusquer des fraudeurs, a-t-il annoncé mercredi.Berlin a «acquis des données» en «février» auprès d’un «informateur anonyme», a précisé le ministère des Finances dans un communiqué, confirmant une information publiée en début de semaine par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.
Ces données «contiennent des informations sur des millions de contribuables du monde entier et plusieurs milliers d’Allemands possédant des actifs à Dubaï», a-t-il ajouté. Les informations ont déjà été transmises aux régions allemandes pour leur «examen», a encore affirmé Berlin. Selon la presse, le gouvernement aurait ainsi déboursé 2 millions d’euros au total pour obtenir ces informations, contenues dans un CD.
Des contacts entre la France et l’Allemagne
Les données relatives aux contribuables étrangers seront «mises à disposition des pays concernés», a par ailleurs affirmé Maren Kohlrust-Schulz, directeur du fisc allemand, cité dans un communiqué.
Interrogée par Les Echos, la Direction générale des Finances publiques a d’ailleurs confirmé que «des contacts» avaient «déjà eu lieu entre les administrations fiscales des deux pays et l’administration allemande a fait part de sa volonté de transmettre les informations qu’elle détiendrait sur des résidents fiscaux français».
Le fisc cherchera désormais à déceler dans ces données la présence de «revenus non déclarés» et de «possessions inconnues» des autorités, de personnes voulant échapper à l’impôt dans leur pays. Il s’agira notamment de vérifier si des entrepreneurs français partis à Dubaï se sont bien acquittés de l'»exit tax» qui frappe les plus-values latentes réalisées à l’étranger.